Marah Haj Hussein (°1998) est une danseuse, actrice et femme de théâtre, originaire de Kofor Yassif en Palestine occupée. Elle vit actuellement à Anvers, où elle a obtenu en 2021 un bachelor en danse au Conservatoire royal. En juin 2023, elle a obtenu son master en art dramatique à l’école des arts KASK à Gand. En entremêlant ces deux disciplines, Haj Hussein remet en question la ligne de démarcation qui sépare le texte du mouvement, tout en cherchant invariablement des manières de les intégrer tous deux dans l’espace de performance.
Haj Hussein se concentre sur le concept de langue maternelle et analyse la dynamique du pouvoir entre les langues, ce qui a donné lieu à Kilma Hilwa & Zayt Zaitoun (2021), In Exile (2022) et Language: no broblem (2023). Outre ses propres productions, elle a joué dans Another Sacre, coachée par Alain Platel & Bérengère Bodin, TH LNG GDBY de Tuur Marinus et Colors de Frank Dierens et Jitse Huysmans.
Au cours de sa résidence au Moussem, Haj Hussein espère poursuivre son travail autour du spectacle Language: No broblem, qu’elle a développé en 2023 pour sa présentation de fin d’études au KASK. Elle y offre une plateforme à une série de conversations qui portent sur l’arabe palestinien et se tiennent dans cette langue, et ce, à partir d’une sélection d’enregistrements qu’elle a réalisés en Palestine depuis 2021. Dans ces conversations, divers membres de sa famille témoignent de leur relation à leur langue maternelle – l’arabe – et à la langue officielle du pays où ils résident – l’hébreu.
«Les conversations et les enregistrements attirent l’attention sur les caractéristiques et les évolutions d’une langue dans le cadre des conditions sociales et politiques dans lesquelles elle se développe. Les récits personnels exposent la complexité de notre réalité, ce qui nous rend confus, nous amène à faire des (non-)prédictions, et peut-être à comprendre de quelle façon nous appréhendons le pouvoir, les frontières et le déplacement.»
En 2023, Marah Haj Hussein a remporté le prix Roel Verniers pour l’évolution de sa production.
Foto: Anas Murra