Noémie Arazi

Noémie Arazi est archéologue de formation et titulaire d’un doctorat en archéologie africaine de l’University College London (Royaume-Uni). Sa pratique combine généralement des enquêtes archéologiques avec la collecte d’histoires orales, de souvenirs et de recherches dans les archives. Pendant de nombreuses années, elle a également travaillé sur la préservation du patrimoine culturel dans le secteur des infrastructures et des mines, ce qui lui a permis d’acquérir une compréhension des mécanismes des enclaves d’infrastructures et d’extraction en Afrique centrale et de leur impact sur les communautés locales et les paysages culturels.


Les diverses expériences de Noémie l’ont poussée à rechercher une vision narrative plus large de l’impact du passé sur les sociétés contemporaines. Elle s’intéresse particulièrement aux échanges entre art, archéologie et patrimoine culturel, ce qui l’a conduite à réaliser Kasongo (Im)Material, son premier film documentaire, co-réalisé avec Georges Senga.

Elle travaille actuellement au Musée de l’Afrique sur le projet Congo-Arab Heritage in Historical Narratives.


Pendant sa résidence, Noémie Arazi collaborera avec Moussem pour une exposition, provisoirement intitulée Congo-Arab, basée sur ses recherches à long terme dans l’est du Congo. Cette exposition examinera de manière critique les événements survenus dans la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque l’est du Congo s’est retrouvé impliqué dans des conquêtes territoriales, une extraction prédatrice et le commerce mondial des ressources naturelles, mené par des commerçants swahilis et arabes de la côte de l’océan Indien, avant d’être repris peu après par des agents de l’État indépendant du Congo.


Les œuvres rassemblées, issues de recherches scientifiques et artistiques, exploreront les temporalités entremêlées et les significations accumulées de ce qui persiste et survit dans le présent d’un passé profondément marqué par la colonialité. En tant qu’exploration de pratiques alternatives de patrimoine, Congo-Arab mettra en lumière des épistémologies polyphoniques, des récits et des présentations réalisés par des chercheurs, des artistes et des étudiants de la RDC et de la Belgique.