© Stef Stessel
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Domination must envelop the subjugated, the colonised, and maintain them in a more or less permanent state of trance, intoxication, and convulsion so that they are incapable of thinking lucidly for themselves.
– Achille Mbembe
Les 1 et 2 mars, l'artiste Roland Gunst_John K Cobra présente son spectacle SPIRIT CAPITAL sur la scène du Market Theatre de Johannesbourg. Le spectacle est chorégraphié par Moya Michael et interprété par Doris Bokongo Nkumu et Nathalie Bokongo Nkumu.
SPIRIT CAPITAL fait référence à un objet de la tradition luba (Congo) : un repose-tête en bois, souvent orné à la base de deux figures féminines identiques. Ces objets font office de lieux de mémoire ou de contenant d’esprit et d’histoire. Ils font partie d’une infrastructure historique complexe, réflexive et historique au sein de la communauté luba.
Deux performeuses, d’apparence identique se meuvent à travers l’espace théâtral. La scénographie évoque le « Bungalow tropical », une structure résidentielle installée par les coloniaux au Congo et subdivisée selon le principe de « zoning » : la ségrégation stricte des espaces de circulation pour blancs (les résidents coloniaux) et pour noirs (le personnel domestique local). Lesdits boys, les jeunes noirs qui y travaillaient, imitaient le comportement et le style du l’oppresseur blanc et se les appropriaient. Ce fut la genèse d’une riche tradition de « sapologie » ou « SAPE » : des pratiques performatives, identitaires de dandysme congolais, une contre-culture face à la séparation spatiale, sociale et raciale des corps.
SPIRIT CAPITAL transforme la scène en un lieu ritualisé et invite à un voyage spatial et mental dans lequel des corps historiquement opprimés peuvent rejeter les chaînes de l’Histoire et s’en libérer à travers des mouvements, des paroles, des sons, de la musique et des métamorphoses visibles.
TALK
La représentation du 2 mars sera précédée d'un événement discursif. Dans cette conversation, SPIRIT CAPITAL est utilisé comme une incitation à discuter de la psychologie de l'espace, de la manifestation de l'histoire, des compréhensions contemporaines possibles de l'identité et de la performativité de la mémoire dans un contexte sud-africain.
Avec : Dr. Nosipho Mngomezulu, Dr. heeten bhagat, Gilbert Balinda, Slindile Mthembu, Roland Gunst, et Samara Ragaven. En s'appuyant sur l'expertise des intervenants en anthropologie, psychologie, théâtre/performance, art et architecture, le public est invité à un exercice d'échange transdisciplinaire et d'écoute profonde.
La conférence aura lieu au Market Theatre de 11h à 14h30 (avec des pauses) le 2 mars, et sera suivie de la performance à 15h.
Concept et réalisation: Roland Gunst_John K Cobra
Chorégraphie: Moya Michael
Interprètes: Doris Bokongo Nkumu & Nathalie Bokongo Nkumu (Les Mybalés)
Texte: Roland Gunst_John K Cobra & Esther Severi
Dramaturgie: Esther Severi
Paysage sonore: Laryssa Kim
Conception de la lumière: Stef Stessel
Scénographie et costumes: Andrea Kränzlin
Ingénieur: Pieter Kint
Production: John K Cobra Institute of Videoartfacts, Moussem Nomadic Arts Centre
Coproduction: deSingel, Kunstencentrum Vooruit, Kaaitheater, d e t h e a t e r m a k e r
Soutenu par: La Communauté flamande, VGC et l'Algemene Afvaardiging van de Vlaamse Regering in zuidelijk Afrika, Sabam
Remerciements à: Arsenaal/Lazarus, Latitudes Art Fair, The Centre for the Less Good Idea, The Market Theatre
Commissaire d'exposition
Nisha Merit
Conférenciers
Dr. Nosipho Mngomezulu
Dr. heeten bhagat
︎︎︎Gilbert Balinda
Roland Gunst
Samara Ragaven
Slindile Mthembu
Domination must envelop the subjugated, the colonised, and maintain them in a more or less permanent state of trance, intoxication, and convulsion so that they are incapable of thinking lucidly for themselves.
– Achille Mbembe
Les 1 et 2 mars, l'artiste Roland Gunst_John K Cobra présente son spectacle SPIRIT CAPITAL sur la scène du Market Theatre de Johannesbourg. Le spectacle est chorégraphié par Moya Michael et interprété par Doris Bokongo Nkumu et Nathalie Bokongo Nkumu.
SPIRIT CAPITAL fait référence à un objet de la tradition luba (Congo) : un repose-tête en bois, souvent orné à la base de deux figures féminines identiques. Ces objets font office de lieux de mémoire ou de contenant d’esprit et d’histoire. Ils font partie d’une infrastructure historique complexe, réflexive et historique au sein de la communauté luba.
Deux performeuses, d’apparence identique se meuvent à travers l’espace théâtral. La scénographie évoque le « Bungalow tropical », une structure résidentielle installée par les coloniaux au Congo et subdivisée selon le principe de « zoning » : la ségrégation stricte des espaces de circulation pour blancs (les résidents coloniaux) et pour noirs (le personnel domestique local). Lesdits boys, les jeunes noirs qui y travaillaient, imitaient le comportement et le style du l’oppresseur blanc et se les appropriaient. Ce fut la genèse d’une riche tradition de « sapologie » ou « SAPE » : des pratiques performatives, identitaires de dandysme congolais, une contre-culture face à la séparation spatiale, sociale et raciale des corps.
SPIRIT CAPITAL transforme la scène en un lieu ritualisé et invite à un voyage spatial et mental dans lequel des corps historiquement opprimés peuvent rejeter les chaînes de l’Histoire et s’en libérer à travers des mouvements, des paroles, des sons, de la musique et des métamorphoses visibles.
TALK
La représentation du 2 mars sera précédée d'un événement discursif. Dans cette conversation, SPIRIT CAPITAL est utilisé comme une incitation à discuter de la psychologie de l'espace, de la manifestation de l'histoire, des compréhensions contemporaines possibles de l'identité et de la performativité de la mémoire dans un contexte sud-africain.
Avec : Dr. Nosipho Mngomezulu, Dr. heeten bhagat, Gilbert Balinda, Slindile Mthembu, Roland Gunst, et Samara Ragaven. En s'appuyant sur l'expertise des intervenants en anthropologie, psychologie, théâtre/performance, art et architecture, le public est invité à un exercice d'échange transdisciplinaire et d'écoute profonde.
La conférence aura lieu au Market Theatre de 11h à 14h30 (avec des pauses) le 2 mars, et sera suivie de la performance à 15h.
