MOUSSEM GALLERY III
Destroy, and a time to start over - Hanane El Farissi
Curateur: Phillip Van den Bossche
Expo 08.10 > 13.11.21
Mercredi > Samedi 12:00 > 20:00
Vernissage le 08.10 - 7 > 9 PM
46 Galerie Ravenstein - 1000 Bruxelles
L'artiste est présent le 15, 23 et 29 octobre
Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, Moussem s'engage dans d'autres formes de présentation. Ainsi nos anciens bureaux dans la Ravenstein Gallery sont transformés en l'espace d'expo Moussem Gallery.
Phillip Van den Bossche au sujet de l'expo
Un dessin n’est pas simplement une image. La ligne tracée nous relie aussi bien au passé qu’à ce qui est encore à venir. Concentrez-vous sur le présent lorsque vous approchez les dessins de Hanane El Farissi. L’accès à la dimension de ses dessins se situe ici et ailleurs. Cela commence par la manipulation du papier, afin d’insuffler vie à l’arrière-plan qui, vu à distance, pourrait aussi être un premier plan. Il s’agit d’un long procédé. Le mélange d’encre et d’eau donne lieu à des taches gris clair et gris foncé, aux bords noirs en mouvement. Les formes abstraites adoptent parfois la forme d’une cartographie ou de l’intérieur mental de champs de nuages biscornus. Néanmoins, il reste toujours suffisamment de zones claires, mieux encore, le papier blanc demeure intact par endroits. Trouver le bon équilibre est chronophage, ne pas saturer le papier d’eau. Le dessin de fond ne peut pas s’obstruer. Ce n’est qu’après cela que viennent les lignes tracées, bleues et fines, à l’instar du soleil qui accentue les petites feuilles d’un olivier.
Hanane El Farissi dessine des paysages architecturaux. Ce sont toujours des fragments, une partie de maison, de façade, de rue et surtout des fenêtres qui relient plusieurs maisons et étages sur ses dessins. La maison se révèle souvent une ruine. La destruction est apparente. Le temps s’écoule vite ou lentement et résulte en violence extérieure. « C’est la fin du “moi”, du “mien”, du “tien”, mais le “soi” étant gardé, complètement », disait un jour Marguerite Duras. C’est ainsi que je me souviens de ses mots. Elle les a couchés sur le papier, assise à son bureau, derrière une fenêtre.
Certaines fenêtres que dessine de Hanane El Farissi sont entièrement bleues, ailleurs on n’aperçoit que le contour de l’ouvrant. Que s’est-il déroulé derrière ces façades ? Ou bien qu’a brisé, ou voulu briser, le monde extérieur de la partie intérieure ? Un soi poétique, si fin et léger soit-il, ne se laisse toutefois pas si facilement défaire avec violence. Dans ses dessins, de petites zones sont remplies de parcelles dorées, une restauration visible. La fracture est réparée et en même temps, la résistance est accentuée – comme dans la technique japonaise du kintsugi. L’assiette en porcelaine a ainsi à la fois un passé apparent et un avenir.
Dans les années 50, Brassaï photographie des dessins gravés sur des façades parisiennes. La plupart se composent de personnages et de visages. Les pierres sont abîmées, rayées, entaillées. Il se promène la nuit à travers les rues et son flash immortalise le dessin. Dans les dessins de Hanane El Farissi, il n’y a plus de jour ni de nuit, mais des mots qui s’échappent de manière inaudible des ouvrants de fenêtre et se dirigent vers des lignes comme des souvenirs tatoués, vers les contours de ce qu’on est devenu.
Rien n’est reproduit de manière déformée, semble-t-elle souligner dans sa recherche artistique. La violence fait partie du passé et de l’avenir et donc également du présent. Alors, montrons les signes sous-jacents, pour les reconstruire totalement différemment cette fois.
L’exposition de Hanane El Farissi pour Moussem est la première présentation d’un processus de recherche de connotations, symboles, gestes et signes sous-jacents allégoriques, aussi bien dans la profusion contemporaine d’images d’actualité violentes que dans des représentations, le plus souvent bibliques, de tableaux historiques des Primitifs flamands. Elle montre un moment, un instantané de sa recherche qui consiste en des dessins, une installation et des éléments retravaillés de l’une de ses performances récentes. Qui définit les codes de la représentation de violence ? « Je suis pour qu’on oublie l’histoire », nous dit Marguerite Duras. Détruire, qu’on recommence tout. Il s’agit de mouvement.
Phillip Van den Bossche, le 20 septembre 2021, Sidi Moussa, Marrakech
Curated by Phillip Van den Bossche
Une production de Moussem avec le soutien de de Vlaamse Gemeenschap, VGC, La Région de Bruxelles Capital
MOUSSEM GALLERY III
Destroy, and a time to start over - Hanane El Farissi
Curateur: Phillip Van den Bossche
Expo 08.10 > 13.11.21
Mercredi > Samedi 12:00 > 20:00
Vernissage le 08.10 - 7 > 9 PM
46 Galerie Ravenstein - 1000 Bruxelles
L'artiste est présent le 15, 23 et 29 octobre
Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, Moussem s'engage dans d'autres formes de présentation. Ainsi nos anciens bureaux dans la Ravenstein Gallery sont transformés en l'espace d'expo Moussem Gallery.
Phillip Van den Bossche au sujet de l'expo
Un dessin n’est pas simplement une image. La ligne tracée nous relie aussi bien au passé qu’à ce qui est encore à venir. Concentrez-vous sur le présent lorsque vous approchez les dessins de Hanane El Farissi. L’accès à la dimension de ses dessins se situe ici et ailleurs. Cela commence par la manipulation du papier, afin d’insuffler vie à l’arrière-plan qui, vu à distance, pourrait aussi être un premier plan. Il s’agit d’un long procédé. Le mélange d’encre et d’eau donne lieu à des taches gris clair et gris foncé, aux bords noirs en mouvement. Les formes abstraites adoptent parfois la forme d’une cartographie ou de l’intérieur mental de champs de nuages biscornus. Néanmoins, il reste toujours suffisamment de zones claires, mieux encore, le papier blanc demeure intact par endroits. Trouver le bon équilibre est chronophage, ne pas saturer le papier d’eau. Le dessin de fond ne peut pas s’obstruer. Ce n’est qu’après cela que viennent les lignes tracées, bleues et fines, à l’instar du soleil qui accentue les petites feuilles d’un olivier.
Hanane El Farissi dessine des paysages architecturaux. Ce sont toujours des fragments, une partie de maison, de façade, de rue et surtout des fenêtres qui relient plusieurs maisons et étages sur ses dessins. La maison se révèle souvent une ruine. La destruction est apparente. Le temps s’écoule vite ou lentement et résulte en violence extérieure. « C’est la fin du “moi”, du “mien”, du “tien”, mais le “soi” étant gardé, complètement », disait un jour Marguerite Duras. C’est ainsi que je me souviens de ses mots. Elle les a couchés sur le papier, assise à son bureau, derrière une fenêtre.
Certaines fenêtres que dessine de Hanane El Farissi sont entièrement bleues, ailleurs on n’aperçoit que le contour de l’ouvrant. Que s’est-il déroulé derrière ces façades ? Ou bien qu’a brisé, ou voulu briser, le monde extérieur de la partie intérieure ? Un soi poétique, si fin et léger soit-il, ne se laisse toutefois pas si facilement défaire avec violence. Dans ses dessins, de petites zones sont remplies de parcelles dorées, une restauration visible. La fracture est réparée et en même temps, la résistance est accentuée – comme dans la technique japonaise du kintsugi. L’assiette en porcelaine a ainsi à la fois un passé apparent et un avenir.
Dans les années 50, Brassaï photographie des dessins gravés sur des façades parisiennes. La plupart se composent de personnages et de visages. Les pierres sont abîmées, rayées, entaillées. Il se promène la nuit à travers les rues et son flash immortalise le dessin. Dans les dessins de Hanane El Farissi, il n’y a plus de jour ni de nuit, mais des mots qui s’échappent de manière inaudible des ouvrants de fenêtre et se dirigent vers des lignes comme des souvenirs tatoués, vers les contours de ce qu’on est devenu.
Rien n’est reproduit de manière déformée, semble-t-elle souligner dans sa recherche artistique. La violence fait partie du passé et de l’avenir et donc également du présent. Alors, montrons les signes sous-jacents, pour les reconstruire totalement différemment cette fois.
L’exposition de Hanane El Farissi pour Moussem est la première présentation d’un processus de recherche de connotations, symboles, gestes et signes sous-jacents allégoriques, aussi bien dans la profusion contemporaine d’images d’actualité violentes que dans des représentations, le plus souvent bibliques, de tableaux historiques des Primitifs flamands. Elle montre un moment, un instantané de sa recherche qui consiste en des dessins, une installation et des éléments retravaillés de l’une de ses performances récentes. Qui définit les codes de la représentation de violence ? « Je suis pour qu’on oublie l’histoire », nous dit Marguerite Duras. Détruire, qu’on recommence tout. Il s’agit de mouvement.
Phillip Van den Bossche, le 20 septembre 2021, Sidi Moussa, Marrakech